Pourquoi investir dans la pierre reste une stratégie centrale

En France, plus d’un ménage sur deux possède déjà un bien immobilier (INSEE 2025 – Logement et démographie). Cette passion nationale pour “la pierre” ne doit rien au hasard : investir dans la pierre est perçu depuis des décennies comme un moyen sûr de se constituer un patrimoine, de se protéger contre l’inflation et de préparer sa retraite*. Contrairement aux actifs financiers volatils (actions, cryptomonnaies, obligations à haut risque), l’immobilier repose sur un actif tangible : un logement, un bureau, ou encore un local commercial.
Mais investir dans la pierre ne signifie pas se lancer les yeux fermés. Comme tout placement, il comporte à la fois des opportunités et des risques. Pour comprendre l’attrait et les enjeux du marché immobilier actuel, il est essentiel de dérouler son histoire récente, ses cycles de crises et de rebonds, ainsi que de recueillir l’avis des experts qui analysent la résilience structurelle de l’immobilier.

 

Investir dans la pierre : un placement ancré dans la culture française

L’immobilier comme valeur refuge
Depuis des siècles, la pierre joue un rôle de protection du patrimoine. Dans un pays marqué par l’histoire des épargnants prudents, investir dans la pierre est considéré comme un moyen de transmettre à ses enfants un actif tangible qui perdure, quelle que soit la conjoncture. La maison familiale ou l’appartement locatif sont souvent vus comme un capital “à l’épreuve du temps”.
Aujourd’hui, la demande de logements reste structurellement élevée dans de nombreuses zones : Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes, mais aussi les métropoles régionales et les villes moyennes dynamiques (Notaires de France 2025). Cet ancrage profond explique pourquoi, même en temps de crise, investir dans la pierre demeure un choix plébiscité par les ménages et les investisseurs institutionnels.

 

L’histoire : les crises immobilières et la capacité de rebond de la pierre

Les grandes crises immobilières en France

  • Crise des années 1990 : Après une décennie d’euphorie, les prix chutent brutalement dans certaines zones, notamment à Paris et en Île-de-France. La correction est sévère, mais l’immobilier retrouve progressivement son attractivité au début des années 2000 (Notaires de France).
  • 2008 – Crise des subprimes : Partie des États-Unis, cette crise financière mondiale frappe les banques et provoque un resserrement du crédit. En France, les volumes de transactions reculent fortement. Mais à la différence des marchés anglo-saxons, le résidentiel français résiste relativement bien, limitant la casse sur les prix (Banque de France).
  • 2020 – La pandémie de Covid-19 : Le confinement bloque les transactions pendant quelques mois, mais le marché rebondit rapidement. Au contraire, on observe même un engouement pour les logements offrant plus d’espace ou un jardin, soutenu par des taux d’intérêt historiquement bas (INSEE 2025).
  • 2022–2024 – La crise des taux : L’inflation repart, poussant la BCE et la Banque de France à remonter leurs taux directeurs. Conséquence : le coût du crédit immobilier explose, entraînant une chute du nombre de transactions (-30% dans certaines villes). Pourtant, la baisse des prix observée depuis 2023 est jugée par de nombreux économistes comme un “retour à la normale”, après 20 ans de hausse quasi ininterrompue (BCE).
    La leçon des crises : la résilience du marché immobilier
    Tous ces épisodes montrent une constante : malgré les chocs, à moyen terme, investir dans la pierre continue de générer de la valeur. L’offre de logements reste structurellement insuffisante, notamment en zones tendues, et la demande liée aux évolutions démographiques reste forte.
    Comme l’explique Michel Mouillart (économiste spécialiste du logement), le marché “corrige mais ne s’effondre pas”, car les besoins fondamentaux en logement ne disparaissent pas (Michel Mouillart, Journal de l'Agence).


Les raisons pour lesquelles investir dans la pierre garde du sens en 2025

  • Demande soutenue en logement : La démographie française, la mobilité professionnelle, l’urbanisation et le vieillissement de la population maintiennent une demande forte. Certaines zones urbaines font face à une rareté foncière : peu de constructions neuves, alors que la population continue de croître (INSEE).
  • Sécurité et stabilité relative : Contrairement aux actions, l’immobilier est moins exposé aux chocs spéculatifs mondiaux. Même lors des crises financières, la valeur d’un bien immobilier ne disparaît pas du jour au lendemain : il sert toujours à se loger, à travailler, à stocker*.
  • Diversification patrimoniale : Investir dans la pierre permet de compléter un portefeuille d’actifs en y intégrant une composante tangible. Les investisseurs avisés associent souvent immobilier locatif, pierre-papier (SCPI/OPCI) et placements financiers pour équilibrer rendement et sécurité** (ASPIM).

Les grandes façons d’investir dans la pierre

  • L’investissement locatif direct : Achat d’un studio, appartement, maison ou immeuble à louer pour percevoir des loyers. Ce type d’opération peut être optimisé par la fiscalité (Pinel, LMNP, déficit foncier)****** (Ministère du Logement). Mais il demande une gestion active (recherche de locataires, risques d’impayés, travaux).
  • La pierre-papier : SCPI, OPCI, foncières cotées : Investir dans la pierre peut aussi se faire indirectement via des parts de SCPI ou d’OPCI. Ce mode d’investissement séduit de plus en plus car il est accessible avec quelques milliers d’euros, apporte une gestion déléguée et une mutualisation des risques. Toutefois, la valeur des parts peut varier et les rendements ne sont pas garantis(Fédération SCPI).
  • Résidence principale : Acheter sa résidence principale reste l’un des premiers pas vers l’investissement immobilier. Cela permet de sécuriser son logement tout en constituant du capital. À long terme, c’est une stratégie patrimoniale incontournable.
  • Solutions alternatives : Crowdfunding immobilier, foncières cotées (SIIC), ou encore intégration de SCPI dans une assurance-vie : autant de moyens modernes pour diversifier son exposition au secteur immobilier*.

Pourquoi la SCPI reste une solution pertinente pour investir dans la pierre

Face aux évolutions du marché et aux contraintes croissantes de la gestion locative directe, la SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) continue de s’imposer comme une option privilégiée pour les investisseurs souhaitant accéder à l’immobilier sans les aléas de la gestion quotidienne.

En 2025, elle séduit une nouvelle génération d’épargnants pour plusieurs raisons clés :

  • Accessibilité : un ticket d’entrée dès quelques centaines d’euros, bien inférieur à l’achat d’un bien en direct.
  • Gestion déléguée : la société de gestion prend en charge l’intégralité de la gestion locative, les travaux et la sélection des actifs.
  • Mutualisation du risque : le portefeuille est diversifié (bureaux, commerces, santé, logistique...) et réparti sur plusieurs zones géographiques, ce qui réduit l’exposition à un seul locataire ou marché local.
  • Revenus potentiels réguliers : les loyers perçus sont redistribués trimestriellement sous forme de dividendes, selon la performance de la SCPI.
  • Souplesse d’intégration : il est possible d’investir en direct ou via une assurance-vie, ou encore à crédit pour optimiser le levier financier.

Les SCPI permettent ainsi de participer à la solidité du marché immobilier tout en bénéficiant d’une approche mutualisée et encadrée, sans immobiliser un capital trop important.
Selon les données de l’ASPIM 2025, le rendement moyen des SCPI demeure stable, oscillant entre 4 % et 5 % bruts annuels, confirmant leur rôle d’actif d’équilibre dans une stratégie patrimoniale diversifiée***.

 

Tableau comparatif des principales formes d’investissement immobilier

Type d’investissement

Avantages principaux

Contraintes et risques

Profil d’investisseur typique

Immobilier locatif direct

- Bien tangible détenu en propre

- Effet de levier du crédit

- Possibilité d’optimisation fiscale (Pinel, LMNP, déficit foncier)

- Gestion chronophage (locataires, travaux)

- Vacance locative, impayés

- Entretien et fiscalité lourds

Investisseur souhaitant un contrôle total sur le bien

SCPI (“pierre-papier”)

- Accessibilité avec faible capital de départ

- Gestion 100 % déléguée

- Revenu potentiel régulier et mutualisation du risque

- Valeur des parts sujette aux conditions de marché

- Frais d’entrée et de gestion

- Rendement non garanti***

- Risque de perte en capital

Épargnant recherchant la stabilité, la diversification et la délégation de gestion

Résidence principale

- Sécurité du logement

- Constitution d’un patrimoine transmissible

- Valorisation à long terme

- Charges, taxes et frais d’entretien

- Immobilisation du capital

Ménage souhaitant sécuriser son habitat et capitaliser à long terme

Crowdfunding immobilier

- Rendement élevé potentiel (8–10 %)

- Accès à des projets précis, participatifs

- Risque de perte en capital élevé

- Aucun marché secondaire

- Durée courte et peu liquidable

Investisseur averti acceptant un risque accru pour rendement potentiel supérieur

Foncières cotées (SIIC)

- Liquidité immédiate (actions cotées)

- Revenus réguliers sous forme de dividendes

- Diversification sectorielle

- Volatilité boursière

- Dépendance aux marchés financiers

Investisseur familier des marchés, cherchant exposition indirecte à l’immobilier

 

Les conseils pour réussir à investir dans la pierre

  • Toujours étudier le marché local : l’emplacement reste le critère numéro 1.
  • Prendre en compte la performance énergétique : dès 2025, les “passoires thermiques” voient leur attractivité chuter, du fait des réglementations DPE (CGEDD).
  • Adapter son financement : crédit immobilier classique, achat comptant, ou recours au crédit in fine (notamment pour les SCPI à crédit).
  • Diversifier les approches : combiner immobilier physique et pierre-papier pour mieux répartir les risques.
  • S’informer régulièrement : baromètres notariaux, études INSEE, avis d’experts.

Les avantages et risques d’investir dans la pierre

Avantages

  • Création d’un patrimoine durable,
  • Revenus réguliers (loyers, dividendes de SCPI)*** (ASPIM),
  • Effet de levier du crédit,
  • Protection contre l’inflation,
  • Transmission facilitée.

Risques

  • Baisse de prix localisée,
  • Vacance locative ou impayés,
  • Frais d’entrée et d’entretien,
  • Fiscalité complexe et changeante****** (Ministère des Finances),
  • Liquidité réduite (vente d’un bien longue, SCPI soumis aux conditions de marché)**** (AMF).

Les grandes tendances immobilières en 2025

  • Reprise des transactions et stabilisation des prix : Le premier semestre 2025 marque un net rebond des transactions immobilières, avec une hausse d’environ 12% par rapport à 2024 selon les derniers chiffres des réseaux immobiliers et des notaires (Notaires de France). Après plusieurs trimestres de baisse, le marché français affiche une amélioration, portée par le retour progressif des acquéreurs et une stabilisation des prix de vente.
  • Au niveau national, les prix de l’immobilier poursuivent leur correction de 2024, mais la tendance s’inverse au deuxième trimestre 2025 avec une légère hausse moyenne de +0,4% selon les Notaires de France (Notaires de France). Cette augmentation reste très raisonnée et concerne surtout les grandes métropoles, alors que d’autres régions digèrent encore les ajustements récents.
  • Les taux d’intérêt redevenus favorables : La politique monétaire menée par la BCE depuis la fin 2024 influe fortement sur le secteur. La baisse progressive des taux d’intérêt a permis une détente du crédit immobilier, avec des taux de financement repassés sous la barre des 3% sur 20 ans pour les meilleurs profils (Banque de France). Cette évolution améliore considérablement la capacité d’achat des ménages.
  • L’importance accrue de la performance énergétique : En 2025, la performance énergétique des logements devient un critère décisif. Les nouvelles réglementations interdisent la location des passoires thermiques (logements classés G), rendant stratégique la rénovation énergétique et la sélection de biens conformes aux normes environnementales (CGEDD). À la revente, un bon DPE devient un atout commercial majeur.
  • Disparités régionales et sélectivité du marché : Si la reprise est réelle, elle se fait à plusieurs vitesses : Paris et les grandes villes comme Bordeaux, Lyon ou Nantes voient leurs prix se stabiliser ou repartir légèrement à la hausse, alors que certaines zones périphériques ou rurales continuent d’enregistrer des ajustements à la baisse. Les experts insistent sur la nécessité de viser des localisations dynamiques, bien desservies et portées par une demande locative solide.
  • Perspectives du marché et résilience structurelle : La résilience de l’immobilier français s’appuie sur plusieurs facteurs de fond : une demande soutenue pour se loger, une démographie stable et un faible taux de vacance en zones tendues. 2025 devrait enregistrer près de 900 000 transactions selon les professionnels, contre 780 000 en 2024, preuve que le marché absorbe rapidement les chocs passés et demeure attractif sur le long terme.

FAQ – Tout savoir avant d’investir dans la pierre

Est-ce encore pertinent d’investir dans la pierre avec la hausse des taux ?

Oui. Même si le crédit est plus cher, la baisse des prix rééquilibre souvent les opérations. De plus, l’immobilier reste un actif tangible et nécessaire*.

Quels sont les risques de l’immobilier par rapport aux actions ?

L’immobilier est moins volatil, mais il comporte des risques spécifiques : liquidité faible, fiscalité, coûts d’entretien*****.

Est-ce possible d’investir dans la pierre sans gros capital ?

Oui, via la pierre-papier (SCPI dès 200 € par part chez certains acteurs), le crowdfunding ou certains groupements fonciers.

Quels rendements espérer en 2025 ?

SCPI de rendement : entre 3 et 5% bruts annuels (ASPIM),
Immobilier locatif résidentiel : souvent entre 3 et 6% nets selon la localisation,
Crowdfunding immobilier : de 8 à 10% bruts, mais plus risqué*.

Pourquoi dit-on que “la localisation” est le facteur clé pour investir dans la pierre ?

Parce qu’un bien situé dans une zone dynamique (emploi, attractivité, transports, universités) a plus de chances de rester loué et de conserver sa valeur dans le temps.

Quels conseils suivre pour investir dans la pierre durablement ?

Privilégier les zones tendues, anticiper les obligations énergétiques, diversifier ses stratégies (physique + pierre-papier), et garder une vision long terme.


Avertissements

Tout investissement comporte un risque de perte en capital.

** : Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
*** : Aucun rendement n’est garanti et peut varier à la hausse comme à la baisse.
**** : L’immobilier étant un investissement de long terme, il présente un risque de liquidité.
***** : L’effet de levier amplifie aussi bien les gains que les pertes.
****** : Les avantages fiscaux dépendent de la situation individuelle et de la réglementation en vigueur, susceptible d’évoluer.